Santé mentale des jeunes : comment la comprendre, la prendre en compte et ne pas l’ignorer

Jan 15, 2024

La santé mentale devient un sujet de plus en plus pertinent et important, en particulier lorsqu’il s’agit de la santé mentale des jeunes. On a tendance à se focaliser uniquement sur la santé physique en oubliant que la santé mentale fait partie intégrante de notre bien-être. Les problèmes physiques se remarquent souvent facilement tandis que les troubles de santé mentale tendent à être négligés. Cela comprend non seulement le bien-être émotionnel mais aussi la capacité à gérer le stress, à surmonter des défis et à entretenir des relations saines. La santé mentale est comme un fil qui relie les pensées, les sentiments et les actions. Nous avons parlé de problèmes liés à la santé mentale avec M. Thomas et Mme Kamile Šlapikai, psychologues à la maison des jeunes de Druskininkai.

La santé mentale est un sujet d’actualité, en particulier parmis les jeunes. Comment pouvons-nous en parler avec les jeunes et leur expliquer pourquoi il est important d’en prendre soin ?

La perception de la santé par une personne est souvent décrite en termes de santé physique et mentale. La santé mentale est tout aussi importante que la santé physique. Nous aimons prendre un exemple simple : si on se casse un bras, nous ressentons la douleur physique, mais nous devons aussi faire face à d’autres changements soudains sur notre quotidiens. En effet, nous ne pouvons plus pratiquer certaines activités, certaines personnes peuvent être anxieuses à l’idée que le bras ne se remette pas de l’accident, d’autres peuvent se sentir inutiles… De ce fait, on peut dire que la santé mentale, bien que plus difficile à observer, est fortement liée à nos sensations physiques, à l’environnement et aux événements qui nous entoure et comment nous les percevons.

Quelle est l’importance pour les jeunes de Druskininkai de préserver leur santé mentale ?

Cela vaut aussi bien pour la municipalité de Druskininkai que pour n’importe quel coin du monde. C’est pourquoi, en premier lieu, nous sommes tous responsables de notre santé, et pour nous sentir productifs, accopmlus et sûrs de nous, il est nécessaire de prendre soin de nous-mêmes.

Quelles sont les épreuves les plus difficiles auxquelles font face les jeunes de Druskininkai en matière de santé mentale ?

Chaque jeune fait face à ses propres problèmes, c’est pourquoi il est parfois difficile de les catégoriser. Toutefois, on remarque certaines difficultés qui sont récurrentes dans les relations entre jeunes, avec leurs parents et avec le milieu scolaire. Ce n’est pas rare d’avoir des jeunes qui viennent nous consulter afin d’avoir une meilleure compréhension de qui ils sont, de trouver de l’aide pour surmonter une perte ou une séparation lors de périodes pouvant être particulièrement intenses émotionnellement.

Que peuvent faire les enseignants et les parents pour aider les jeunes à préserver leur santé mentale ?

Il est très important d’établir une relation avec les jeunes dans laquelle ils peuvent avoir leur propre opinion, de les écouter et d’essayer de comprendre leurs points de vue. Lorsque l’on constate que le comportement d’un adolescent a changé, qu’il a l’air de se sentir mal, j’encourage le fait de lui demander si tout va bien et, si nécessaire, de l’orienter vers des spécialistes de la santé mentale. Un autre aspect souvent négligé est l’image que nous renvoyons : de même qu’un parent fumeur aura du mal à inculquer à son enfant l’habitude de ne pas fumer, un parent ou un enseignant qui ne prend pas soin de sa santé mentale, se contentant d’en parler, n’apprendra pas au jeune à faire de même.

Quel conseil donneriez-vous à des professeurs ou parents qui peinent à comprendre la santé mentale des jeunes ?

Nous encouragement vivement à approfondir les connaissances psychologiques au sujet du développement des adolescents et des obstacles rencontrés. Cela peut aussi être une bonne idée de participer à des formations ou des groupes d’entre-aide qui fournissent d’autres connaissances et du soutien. En même temps, il est crucial de ne pas interrompre un jeune en commentant ce qu’il ressent. Le plus important est de créer un environnement sûr et bienveillant, qui par conséquent, normalise et montre un exemple de comment partager son expérience avec les autres. L’idée étant que vous soyez prêt à écouter et à aider en cas de besoin. Et lorsque ce moment arrive, il faut vraiment écouter, sans interruption, sans jugement, et résoudre le problème immédiatement, en essayant de se mettre à la place du jeune et de le comprendre vraiment. Il existe également des services d’assistance téléphonique pour les parents, qui permettent de recevoir une aide professionnelle en cas de problèmes liés à l’éducation des enfants (pour la France : https://www.phare.org/). Nous invitons également les parents à exprimer honnêtement leurs doutes, leurs sentiments et leurs craintes aux adolescents, s’ils ne les comprennent pas.

Quels sont les stéréotypes que vous rencontrez le plus souvent au sujet de la santé mentale ?

Même si les jeunes d’aujourd’hui sont bien informés sur les questions de santé mentale et que les stéréotypes sont plutôt rares, nous en remarquons un : l’idée qu’il faille toujours opter pour un état d’esprit positif. La vie est comme un tableau qui se compose de différentes nuances – nous éprouvons de la joie, de la tristesse, de la peur, et il y a des moments où il est impossible de rester positif, et ce n’est pas grave. L’essentiel est que nous puissions rester intacts dans ces situations difficiles. La diversité des expériences ne fait que nous rendre plus forts.

Interview menée par Aušra Nedzinskienė